« Redites
« Vous vous souviendrez peut-être qu'il n'y a pas si
longtemps, j'ai écrit une chronique qui commençait comme ceci: je suis
indépendantiste. Je poursuivais un peu plus loin par: je suis de gauche aussi.
Et plus loin encore: de gauche et désespéré par tous ces gens qui partagent
l'assurance que nous vivons dans le meilleur des systèmes économiques.
« J'ajoutais que
cela faisait 45 ans que je travaillais à La Presse, qui appartient à M. Paul
Desmarais, qu'en 45 ans, j'avais expliqué des dizaines de fois pourquoi j'étais
indépendantiste et de gauche, et j'avais fini par vous poser cette question:
selon vous, combien de fois en 45 ans M. Desmarais est-il intervenu,
directement ou indirectement, pour me dire: Foglia, ferme donc ta gueule?
[…]
« Je vous le répète parce que cela revêt une certaine pertinence aujourd'hui:
zéro fois. Jamais. Un million de fois dans le journal de ce potentat si
ardemment fédéraliste je me suis plu à écrire, en toute liberté, que le Québec
n'est pas, ne sera jamais le Canada, et qu'il devrait s'en affranchir… »
« Il n’est pas de
potentat qui n’eût entretenu un dissident ou quelque irrévérencieux en son
giron. Ce son discordant dans un univers monolithique sert justement à rompre
une monotonie qui finirait à la longue par lasser et surtout à devenir trop peu
crédible.
« Mais pour un seul
chroniqueur à qui on laisse la bride sur le cou, il faut bien reconnaître que
tous les autres suivent scrupuleusement la consigne. Ou alors, on les a engagés
parce qu’ils pensaient tous pareil.
Finalement, ça
revient au même. »
Réponse envoyée au chroniqueur de La
Presse Pierre Foglia, à la suite de son commentaire sur la mort de Paul Desmarais.
Comme je lui ai fait suivre ce message sous mon vrai nom, nous
sommes désormais deux au monde à savoir qui est vraiment Lou Skannen.
À condition
qu’il lise ce blogue...
Donc, je dois
encore être le seul.
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