Snif et Resnif sont sur une branche. Snif s’en va. Qui
reste?
Resnif!
Peut-être n’avez-vous pas remarqué, dernièrement, le
retentissant concert de lamentations concernant la venue sur le marché cAnadien
d’un nouveau joueur. Basée aux Stazunis, Verizon, dit-on, est une société de
communications quatre fois plus grosse que toutes ses homologues cAnadiennes
réunies! Et en plus le gouvernement de M. Harper va lui dérouler le tapis rouge
financier pour se tailler la part du lion chez nos voisins du CAnada.
Alors, et je te chiale que c’est pas juste; et je te braille
que ça va menacer la qualité des services; et je te gémis que l’identité
cAnadienne est menacée par le géant yankee.
Comme c’est piquant.
De une, c’est au CAnada qu’on paie le plus cher pour les communications
sans fil. Peut-être que l’arrivée de l’ogre d’outre frontière réussira à casser
les prix, finalement. C’est drôle, d’ailleurs, quand il s’agit de fiscalité,
tout le monde gueule qu’on paie plus cher qu’ailleurs – ce qui est, du reste,
totalement faux s’il faut en croire les dernières études indépendantes –, mais
quand il s’agit de services dispensés par le privé, on ne pipe jamais mot dans
un tel cas.
De deux, ceux-là mêmes qui ont toujours encensé le
capitalisme sauvage – pardon, le néolibéralisme – et la dictature du marché sont
maintenant scandalisés par ce qui arrive et supplient le gouvernement d’intervenir
afin de réglementer de manière plus restrictive ledit marché. Loin de moi l’idée
que ça fait plutôt hypocrite. Mais ça me démange.
Enfin, honnêtement, vous connaissez la différence culturelle
entre le CAnada et les Stazunis? Non? Moi, si: un essai, mais c’est uniquement notable pour les amateurs de football nord-américain. Alors, la
menace envers l’identité cAnadienne, on repassera… D’ailleurs qui se fout de l’identité
culturelle des autres, si ce n’est justement le CAnada, en temps normal. Alors,
si vous pensez que, en tant que Québécois – et francophone par-dessus le marché
– je vais m’apitoyer là-dessus…
Ah si, peut-être quand même un peu: «Snif et Resnif sont sur
une branche. Snif s’en va. Qui reste? Resnif!»
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