samedi 30 octobre 2010

Pour ne pas en finir avec la peur

Image via Copyranter

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Après le bogue [de l’an 2000] et le terrorisme, une nouvelle menace beaucoup plus apocalyptique: le réchauffement de la planète. On ne parlait que de ça. La Terre allait se transformer en boulette de viande dans le barbecue de l’univers. Seul l’accord de Kyoto pouvait nous sauver. Stéphane Dion était devenu Superman. L’être humain était certain de disparaître.

L’être humain est resté; c’est Stéphane Dion qui a disparu. Au bout de deux ans de scénarios catastrophes, l’être humain s’est dit: coudon, je suis encore là. Pis il fait pas si chaud que ça! Il s’est rendu compte que la fin du monde, même en 2050, ce n’est quand même pas pour demain. Et il s’est remis à relaxer et à laisser couler l’eau en se brossant les dents.

On ne peut pas avoir peur trop longtemps. La peur est un sentiment d’urgence. On ne peut pas la provoquer à répétition avec le même épouvantail. Quand quelqu’un crie bouh! on sursaute, mais si ça fait deux ans qu’il crie bouh! on s’habitue. À tort ou à raison, le réchauffement de la planète n’effraie plus les masses. C’est sûrement une peur qui sera recyclée un jour mais, pour l’instant, elle est dans le bac.

Pour ne pas en finir avec la peur
Stéphane Laporte, La Presse, 30 octobre 2010

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