mardi 18 septembre 2018

Consens-US



Il est un mot qui, aux Stazunis, est un véritable épouvantail. En fait, ceux qui sont en désaccord avec ses principes le jettent à la gueule de leurs adversaires comme une injure; ceux qui appuient ses principes sous-jacents tentent de lui trouver toutes sortes de substituts afin de ne pas avoir à le prononcer en public.

Le mot tabou est «socialisme». Chez les Yankees, le terme de socialisme est ancré dans l’inconscient collectif comme une chose qu’il ne faut jamais prononcer. Pour beaucoup, il est même considéré pratiquement comme un crime contre l’humanité. Pourtant, au temps de la Grande Dépression, il existait là-bas un vigoureux courant de gauche, mais il fut éradiqué au cours de la guerre froide. Depuis, la notion même de socialisme n’y est promue que par une minorité d’illuminés. Même les plus pauvres des deplorables resserrent les rangs contre une fiscalité aux dépens des riches et un système de santé universel au bénéfice des pauvres.

Alors pourquoi? Eh bien, j’en suis venu à la conclusion que la notion de socialisme heurtait de front un des plus importants mythes yankees, celui de l’American dream, selon lequel dans le land of opportunity chacun peut devenir riche et puissant à force de détermination et de travail. Mais, réellement, cette idée est-elle vraiment opposée aux principes du socialisme? Et comment! Car le socialisme, c’est «tous pour un»; l’American dream, c’est «chacun pour soi».

Finalement, la réalité de l’American dream aura été «chacun dans la merde».

Sauf le 1%, évidemment.

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