mercredi 19 septembre 2018

Honte fière

L'article ici


En 1961, afin de prévenir une émigration massive à destination de l’Ouest, et aussi en guise de protection, les Soviétiques créèrent à la limite occidentale de leur sphère d’influence une barrière physique. Ladite barrière fut rapidement appelée «rideau de fer» par les pays du monde qui, en se pétant les bretelles, se surnomme abusivement «libre». Du même souffle, ces pays critiquèrent vivement l’érection d’une telle barrière, trop contents de pouvoir instrumentaliser la chose à des fins de propagande.

Le président yankee de l’époque, un certain John F. Kennedy, alla même jusque dans la partie ouest de Berlin afin de clamer haut et fort qu’il était un Berlinois. La chose fit d’ailleurs sourire certains germanophones, car, avec son accent, la phrase sonna comme s’il parlait d’une pâtisserie typique de la ville de Berlin; mais tout le monde avait compris.

Bref, le rideau de fer, qui devait s’écrouler en 1989, fut considéré comme une tache indélébile sur la réputation de l’Union soviétique et des démocraties populaires. Une fois qu'il eut disparu, les discours n’en finirent pas de rappeler à quel point cette chose avait été répréhensible; ne l’avait-on pas surnommé au moment de sa construction «le mur de la honte»?

Eh bien, aujourd’hui, des pays alliés de l’Occident, en particulier les pays baltes, sont en train d’ériger une barrière similaire à leur frontière avec la Russie. Et la raison est la même: afin de contrer un flux migratoire – celui-là en provenance de l’est – et de protéger – dans ce cas-ci, les pays de l’OTAN. Apparemment, le monde prétendument libre se sent assiégé par la Russie.

Mais ce mur-là, est-il le mur de la fierté? Peut-on poser cette question sans honte?



«Ich bin ein berliner!»

Aucun commentaire: