lundi 4 janvier 2010

Nouvelles d’une année qui commence

Photo: Andrew Baron, via Wikimedia

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Barack Obama et la plupart des dirigeants occidentaux comptaient sur le coup de pouce des achats de Noël pour consolider la relance de l’économie mondiale. Mais le Worldwatch Institute, un des premiers organismes scientifiques à prendre le pouls de la planète dès 1974, s’inscrit en faux contre la fuite en avant d’une économie jugée de plus en plus meurtrière pour la planète. [...]

Et, pendant ce temps, aux États-Unis, pour chaque dollar consacré à la lutte contre les changements climatiques en 2010, le gouvernement Obama va allouer 35$ aux dépenses militaires, ajoute cyniquement le Worldwatch.

Cul-de-sac consumériste
Louis-Gilles Francoeur, Le Devoir, 4 janvier 2010

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Dans son livre 1984, George Orwell décrit un super état nommé Oceania dont le langage guerrier inversait les termes pour en faire des mensonges qui «sont passés dans l’histoire comme des vérités. «Celui qui contrôle le passé,» disait le slogan du Parti, «contrôle le futur: celui qui contrôle le présent contrôle le passé.»

Barack Obama est le dirigeant de l’Oceania contemporain. En deux discours en cette fin de décennie, le lauréat du prix Nobel de la paix a affirmé que la paix n’était plus la paix, mais plutôt une guerre permanente qui «s’étend bien au-delà de l’Afghanistan et du Pakistan» jusqu’à des «régions agitées et des ennemis diffus». Il l’a définie comme la «sécurité globale» et nous conviait à nous montrer reconnaissants. À l’intention du peuple d’Afghanistan, que les États-Unis ont envahi et occupé, il a déclaré avec malice: «Nous n’avons aucun intérêt à occuper votre pays».

2010: Bienvenue dans le monde d’Orwell
John Pilger, Le Grand Soir, 1er janvier 2010

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Un article publié par le Washington Post [...] souligne que les arguments évoqués le plus souvent par ceux qui dénoncent les failles des services de sécurité sont les mêmes depuis les attaques du 11 septembre 2001 contre New York et Washington. Ils sont aussi faux quand ils sont avancés par l’administration Bush que par l’administration Obama.

Cinq mythes sont dénoncés. Le premier est celui selon lequel le terrorisme est la plus grave menace contre le peuple américain. En fait, les Américains courrent immensément plus de risques de mourir à cause d’accidents ou de virus que d’attentats terroristes. Ainsi, 37 300 Américains sont morts sur les routes aux États-Unis en 2008. Une proportion équivalente au nombre de Français tués aussi sur les routes.

Cinq mythes sur la lutte contre le terrorisme
Slate.fr, 3 Janvier 2010

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Si vous comptez le coup de folie meurtrier du psychologue de Ft. Hoot comme une attaque «terroriste» (chose que même le FBI se refuse à faire), alors, en 2009, 16 personnes sont mortes aux États-Unis des suites d’un acte terroriste. Les trois autres morts sont les victimes de l’attaque du bureau de recrutement militaire à Little Rock (Arkansas) ainsi que l’attentat commis au Musée de l’Holocauste et l’assasinat du Docteur George Tiller. Ces deux derniers attentats terroristes sont d’ailleurs l’œuvre de l’extrème droite et des fanatiques chrétiens.

Causes de mortalité en 2009 (Source du graphique: Firedoglake)

Par contre, la même année, près de 50 000 citoyens des États-Unis sont morts par manque de soins médicaux étant donné qu’ils n’avaient pas d’assurance santé tandis que 600 personnes sont mortes des suites d’intoxication alimentaire (salmonellose) à cause des coupes budgétaires dans les agences des services sanitaires.

Le terrorisme est 3000 fois moins meurtrier que l’absence de couverture santé
Gregor Seither, IES News Service, Libertés Internets, 4 janvier 2010

1 commentaire:

Étienne Casselanne a dit…

Je profite tout de même de l'occasion pour souligner que, si George Orwell était encore vivant, il serait un supporter inconditionnel de la politique yankee "bushobamienne".