jeudi 8 octobre 2015

Saint sain Saint-Laurent



Vous savez toute l'admiration, l'estime et le respect que je porte envers la personne du maire de Montréal, Denis «de poule» Coderre. Aussi est-ce dans un élan spontané que je dois relativiser les critiques dont il fait l'objet présentement.

D'une part, des travaux doivent être entrepris à l'usine de filtration de Montréal, sans quoi le problème du déversement des eaux usées, de temporaire, deviendra permanent. Il est bien entendu que ledit déversement ne constitue pas une solution idéale, mais il ne semble pas y avoir d'autres moyens.

Ce qui est curieux dans cette affaire – et j'emploie ce qualificatif à défaut de «hypocrite» –, c'est que ce dossier est connu par tous les paliers de gouvernement depuis 2014. Alors, comment se fait-il que la ministre fédérale de l'Environnement, la si bien nommée Leona «la lionne» Agglukkaq, vient tout juste de s'extirper de sa longue torpeur et conteste seulement maintenant la décision montréalaise?

L'explication me semble toute simple. La cote des libéraux fédéraux est en pleine ascension dans les sondages et les élections approchent. Denis «de poule» Coderre est un ancien libéral fédéral. Il doit y avoir moyen de se servir de ça comme d'un levier politique.

L'affaire a littéralement aspiré le gouvernement provincial dans son tourbillon fétide, fournissant ainsi l'occasion au ministre de l'Environnement du Québec David Heurtel de donner sa pleine mesure en confondant eau potable et eaux usées, et, maintenant, voilà qu'en plus des environnementalistes yankees s'en mêlent également.

Jamais on n'avait vu un tel intérêt manifesté envers le fleuve Saint-Laurent à l'échelle du continent. Est-ce à dire que, désormais, CAnada et Stazunis vont dépolluer les Grands Lacs, eux qui se déversent dans le fleuve?

S'ils en viennent à poser ce genre de geste plutôt que se faire aller le clapet en vain, on pourra renommer le fleuve et l'appeler le sain Laurent.

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