mercredi 20 novembre 2013

Ave Maria


Maria Mourani, anciennement députée du Bloc québécois qui a été expulsée du caucus à cause de son opposition à la saoudite Charte, a déclaré qu’il serait «immoral» (sic) que cette dernière soit adoptée à la simple majorité des députés. Il ne lui faut rien de moins que l’unanimité de l’Assemblée nationale!

Un peu plus, et elle serait sur le point de dire qu’il faudrait que ledit projet soit adopté par 130 députés sur 125.

Remarquez, je n’appuie pas cette idée de Charte, même si je considère que toute religion est un cancer sociétal. Je l’ai déjà écrit dans ce blogue: ce débat ne sert qu’à des fins bassement électoralistes et l’accent devrait être mis, actuellement, bien davantage sur la défense de la langue.

Passons.

Ce qui m’amuse dans la sortie de Mme Mourani, c’est cette facilité que les députés fédéraux ont de toujours placer la barre à une hauteur impossible pour le Québec. Une Charte qu’il faut voter à l’unanimité. Un référendum qu’il faut gagner avec 60% des voix; euh non, 75%; finalement, peut-être 80% ou même plus. Des concessions du fédéral où il faut obtenir l’accord de quasiment plus de provinces et de territoires que n’en compte le CAnada, à condition qu’ils représentent au moins 110% de la population, et que cette dernière se tienne sur la tête le mercredi soir, mais pas passé 18 h 42.

Après tout ça, on en vient immanquablement à se poser des questions à propos du processus démocratique.

Pas pour le remettre en question en soi, bien entendu. Au contraire! Mais il existe une tendance au Québec visant à devenir plus démocratique que le pape. Surtout, ne jamais mettre nos intérêts de l'avant. De sorte que, tandis que nos adversaires foulent au pied les principes les plus élémentaires de la démocratie, nous élevons ces principes au rang d’absolu. J’en dégage même l’impression, avec le temps, que cette fameuse démocratie n’est plus un moyen de faire avancer la société, mais une fin en soi.

Ainsi, après chacune de nos défaites, nous pouvons trouver un réconfort à l’idée que nous avons été plus démocratiques que nos adversaires.

Avec ce type de démocratie, nous ne serons pas libres de sitôt.



Aucun commentaire: