lundi 16 mars 2009

La phalange

Oui, bien sûr, il faut préserver la propriété privée à tout prix, même s’il on doit, pour ce faire, gazer, électrocuter et matraquer quelques mécontents.

Évidemment que la liberté de faire des affaires n’a pas de prix, même pas celui de la décence et du respect de l’individu.

Il va sans dire que manifester contre les abus du pouvoir policier est un non-sens, quand on sait que des incidents regrettables, comme on en a vus à Montréal-Nord, sont en fait surtout imputables à une mauvaise coopération de la part du public.

Hier, j’ai vu les policiers recourir à des fouilles arbitraires, en particulier ce grand gusse dégingandé qui, avec son petit fedora noir, avait l’air autant d’un redoutable casseur que moi (j’étais incognito à visage découvert). J’ai entendu la police donner ses ordres aux manifestants avant même que commence le défilé. Contrairement aux autres manifestations où l’anti-émeute est gardée en réserve à l’abri des regards, on avait déployé la phalange dès les premiers instants.

Il était clair que la police cherchait à provoquer. Après tout, quelques vitrines fracassées suffisent pour la rendre encore plus indispensable. Bref, c’était un bel événement de relations publiques pour la flicaille.

Vous croyez vivre dans un État de droit? Non, non. Vous vivez dans un État de droite!

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