jeudi 19 mars 2009

Couillard pris en étau

Le Parti québécois a voulu savoir hier du premier ministre Jean Charest pourquoi il avait toléré que Philippe Couillard, alors ministre de la Santé, négocie son passage chez Persistance Capital Partners alors qu’il faisait adopter une loi au sujet des cliniques d’imagerie médicale, un secteur dans lequel oeuvre l’entreprise qui allait devenir son employeur. C’est toutefois le leader parlementaire qui a répondu, affirmant n’y voir aucun conflit d’intérêts.

Il a défendu la position légaliste selon laquelle aucun «contrat formel» n’a été signé par M. Couillard avant qu’il quitte ses fonctions. Car c’est après le 25 juin, date de départ à laquelle M. Couillard a rendu son portefeuille de la Santé, que le contrat a été signé.

«Il n’y a pas d’affaire Couillard», dit Dupuis
Antoine Robitaille, Lisa-Marie Gervais, Le Devoir, 19 mars 2009

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Dès janvier 2008, soit six mois avant sa démission, survenue le 25 juin, l’ancien ministre [Philippe Couillard] était ouvertement à la recherche d’un emploi, au point de retenir les services d’un chasseur de têtes.

Le 17 mars, il a eu une première rencontre avec la direction de Persistence Capital Partners (PCP), affilié au Groupe Santé Medisys. M. Couillard a lui-même déclaré aux enquêteurs du commissaire au lobbyisme qu’un mois plus tard, à l’occasion d’un souper dans un restaurant de Québec, ils avaient constaté «une communauté de vues sur les services de santé privés et publics».

Le 17 mai, ils ont convenu d’un «protocole d’entente concrétisant l’accord des parties». Un mois plus tard, le conseil des ministres, où siégeait toujours M. Couillard, approuvait un règlement qui élargissait de façon significative le champ d’intervention ouvert aux cliniques privées. (...)

À l’Assemblée nationale, où la liste des expressions proscrites s’allonge de façon ridicule, il est interdit de prononcer le mot «mensonge». Heureusement, il est encore permis de l’écrire dans un journal.

Mensonge
Michel David, Le Devoir, 19 mars 2009

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