dimanche 15 mars 2009

Économie, démocratie et tutti quanti


«C’est bon pour l’économie.»

Avez-vous déjà remarqué que cette phrase est une des plus belles ambiguïtés de notre époque? En effet, quand c’est «bon pour l’économie», cela ne profite qu’à 10 % de la population. Paradoxalement, lorsqu’une chose n’est pas «viable économiquement», elle est généralement socialement bénéfique pour une majorité des gens.
En d’autres termes, l’économie n’est pas – et surtout ne cherche nullement à être – démocratique.

Puisque voilà le gros mot lâché, qu’est-ce que la démocratie? Étymologiquement parlant, au sens strict, cela veut dire la «force du peuple».

De fait, ceux qui profitent des choses lorsque l’économie va bien ont une idée très particulière de la démocratie. Elle devient alors quelque chose qui n’a lieu que tous les quatre ans en moyenne et qui implique une débauche de papiers qui eussent été mieux utilisés en tant que confettis, quand on contemple le résultat final.

Le reste du temps, les avis du peuple sont souverainement – sans jeu de mots – ignorés. Au temps pour sa force, donc.

Tout de même, Winston Churchill, ce séduisant alcoolique bipolaire, aimait à répéter que la démocratie était «le pire des régimes à l’exception de tous les autres». Bref, il valait mieux une démocratie défaillante qu’une vigoureuse dictature.

Évidemment, vu sous cet angle…

À propos, vous savez, vous, la différence entre dictature et démocratie?

La dictature, c’est : «Ferme ta gueule!» La démocratie, c’est : «Cause toujours…»

2 commentaires:

Albert Camus, sociologue a dit…

Ça fait du bien!

Anonyme a dit…

Cher M. Skannen,

J'ai entendu un chroniqueur politique à la télé dire "...étant donné que l'État américan possède déjà 80% du capital de certaines banques, pourquoi les américains ne vont-ils pas jusqu'au bout! Nationalisation." Quel temps vivons-nous M. Skannen? Faut-il socialiser les pertes ou privatiser le profit ?

Indécis interrogatif