mardi 14 avril 2009

Séquestration (de patron)

Le bon parler frança
Fiche linguistique numéro 2

Séquestration

Il y a actuellement, chez nos amis français, un phénomène nouveau appelé «séquestration de patrons». Dans cinq entreprises majeures, dont 3M et Sony, des patrons ont été retenus à l'usine, contre leur gré. Une initiative des ouvriers à qui on a annoncé des réductions de personnel ou des licenciements. Près de la moitié des Français trouvent ces séquestrations acceptables.

Précisons que la séquestration est l'acte de retenir et d'enfermer quelqu'un illégalement. Mais il s'applique aussi aux animaux atteints de maladies contagieuses que l'on met à l'écart. En chimie, il désigne le blocage d'un processus de précipitation lors d'une réaction.

On pourrait correctement dire que ces séquestrés étaient «otages». Ce qui désigne l'hôte (le mot est formé de «hôte» et du suffixe «age») que l'on garde comme garantie de l'exécution d'une promesse. Dans le dictionnaire Robert historique, on précise que les otages étaient généralement envoyés dans la Maison du souverain. (Ça se passait, on le devine, avant les révolutions).

Voir aussi : Syndrome de Stockholm

Tiré du Dictionnaire absurde du vrai français étonnant, 15 678 pages, Montréal, Absurdistan unie, Éditions Étonnantes, 875,99 $ (à paraître à la Saint-Glinglin)

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1 commentaire:

Nicolas Klass a dit…

C'est bizarre. Moi j'aurais plutôt tendance à vouloir me débarrasser des patrons, plutôt que de les garder.

Drôle d'époque...