vendredi 4 mai 2012

Libre et fort

Un tout récent sondage, claironné à la une du vaisseau amiral du camarade Desmarais, La Presse, laisserait perplexe n’importe quel observateur étranger peu rompu aux méandres de la politique québécoise.

«Claironné» n’est pas trop fort, puisque, visiblement, la rédaction du quotidien est enchantée de proclamer l’appui de 68% que reçoit le gouvernement de John James Charest dans le dossier des frais de scolarité. Comprenez bien que ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez aiment bien quand ce sont les autres qui passent à la caisse.

Là où l’exercice perd en conséquence, c’est lorsque le même journal, à la même une, semble se péter les bretelles du fait que le taux de popularité du gouvernement est à peine de 32%. Il est vrai que, il y a un mois, c’était encore moins.

Mais lorsqu’on renvoie dos à dos les deux résultats, on est d’abord séduit par leur admirable symétrie. Effectivement, 68 plus 32 égale 100. Et on est obligé de déduire qu’il y a une grande ambivalence au sein de la population. En d’autres termes, on aime ce que ce gouvernement fait aux étudiants – ou est-ce seulement aux casseurs? –, mais on ne peut pas piffer le gouvernement. Ça ne vous rappelle rien?

Moi si.

N’est-ce pas Yvon Deschamps qui avait répondu à la question en décrivant les grandes aspirations de mon peuple? «Les Québécois veulent un Québec libre au sein d’un CAnada fort!»

Dans ce cas-ci, on dirait qu’ils veulent un gouvernement économe à la tête d’un peuple endetté.

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