On peut se demander quels ont été les motifs sous-tendant la démission de Line Beauchamp. Parce que, après tout, dans un contexte de loi matraque imminente, son excuse voulant qu’elle «ne faisait pas partie de la solution» ne tenait plus la route. D’ailleurs, elle n’a jamais «fait partie de la solution»; alors pourquoi se retirer aussi soudainement?
Car enfin, il est peu plausible que la question de la loi spéciale n’ait pas été soulevée au conseil des ministres avant son départ. Donc, ce n’est pas un recours qui a été décidé par sa successeure entre deux coups de fil stériles aux associations étudiantes.
Alors?
Serait-elle partie dans le but de se désolidariser de l’escalade qu’allait entreprendre le gouvernement? Un scrupule l’aurait-elle prise en traître tandis qu’elle regardait ailleurs? Pas de chance que cela arrive juste à ce moment, alors qu’elle avait si bien tenu le coup jusque-là…
L’aurait-on «démissionnée» afin de dénouer la crise? Mais justement, on n’a même pas tenté la moindre ouverture auprès des étudiants; on s’est contenté de resserrer la vis.
Peut-être que, plus prosaïquement, elle était en train de nous péter un burn-out carabiné et qu’elle s’est retirée juste au seuil d’un bonne vieille dépression nerveuse. De quel côté du seuil? Ça, on ne le saura peut-être jamais. Mais c’est quelque chose d’assez fréquent lorsque, selon le principe de Peters, le niveau de compétence d’une personne est dépassé.
Ce n’est pas tout le monde qui a ce qu’il faut pour jouer les durs…
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