samedi 28 mars 2009

Dans mon village

Photo: Toadberry

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Je suis née dans mon village. J’ai grandi ici, sur cette ferme.

Nous sommes plusieurs à vivre ici. La vie est bonne. On est tranquille. J’ai un toit au-dessus de la tête et je mange à ma faim. Tous ne peuvent pas en dire autant.

Malheureusement, il arrive de temps en temps que l’une de nous disparaisse sans laisser de trace. Ça fait des années que ça dure. On n’a jamais résolu le mystère. Et c’est toujours un drame, bien sûr. Surtout quand il s’agit de jeunes mères qui laissent derrière elles une progéniture désemparée. On se débrouille alors comme on le peut. On se serre les coudes. Il le faut bien, la vie continue...

Certains pensent qu’il s’agit d’enlèvements. Ils croient que les victimes sont vendues et emmenées loin d’ici. D’autres prétendent qu’elles sont tout bonnement tuées. Égorgées, même, qu’ils ont dit. L’autre jour, j’ai entendu quelqu’un dire qu’elles se feraient manger par des canibales! N’importe quoi...

Pour ma part, je ne sais trop qu’en penser. J’essaie de vivre normalement, de ne pas laisser la peur me dominer. La vie continue.

Et de toute manière, qu’est-ce que je pourrais y faire?

Je ne suis qu’une poule, après tout. Cot, cot, côdot?

1 commentaire:

Albert Camus, sociologue a dit…

Merci pour ce beau geste.