jeudi 10 octobre 2019

Un peu de sérieux, que diable!


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Les partenariats public-privé – dits PPP – ont encore et toujours la cote dans les cercles du pouvoir. Ce n’est pas étonnant en soi: nos gouvernements sont choisis systématiquement par les détenteurs des leviers économiques. Or, le pouvoir économique s’inspire exclusivement du capitalisme sauvage… Pardon, du néolibéralisme. Ainsi, ce ne sera pas de sitôt que les PPP seront définitivement abolis.

S’ils ont tant la cote chez ceux qui nous exploitent, ce n’est certes pas parce qu’ils remplissent leur prétendue fonction de réduire les dépenses. Bien au contraire, ils sont un facteur de fragilisation à la fois des infrastructures et de l’expertise des administrations.

D’une part, leur financement correspond aux remboursements annuels d’un emprunt contracté par un palier de gouvernement. En d’autres termes, sur le plan financier, les PPP sont une «mauvaise solution à un problème inexistant»*. En outre comme les chantiers de réfection attirent moins les promoteurs, les PPP sont surtout utilisés pour les projets de construction de nouvelles infrastructures; un Réseau express métropolitain, par exemple.

En plus, comme ils limitent l’imputabilité des élus, qui sont néanmoins contraints par les règles du contrat, les PPP réduisent la transparence dans la gestion des projets.

Bref, dans le meilleur des cas, ils n’assurent aucune économie aux gestionnaires du secteur public. Par contre, les transferts de compétence qu’ils amènent réduisent grandement les capacités des paliers de gouvernement à évaluer et à mener à bien des projets d'envergure, créant ainsi une dépendance qui ne peut être que néfaste sur le long terme.

Ainsi, lorsqu’un ministre, premier ou non, vous annoncera un nouveau partenariat public-privé, vous saurez que la situation est sérieuse.


*Pierre J. Hamel, INRS-Urbanisation, Culture et Société «Les partenariats public-privé (PPP) et les municipalités : au-delà des principes, un bref survol des pratiques», 2007, p. 4. (http://espace.inrs.ca/4980/)


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