samedi 5 octobre 2019

Sous le masque




Tout d’abord, soyons bien nets: je n’ai aucune sympathie envers ceux qui, en ce moment à Hong Kong, manifestent dans les rues. Leur principal appel est de réclamer l’aide stazunienne et leur référence demeure encore le protectorat colonial britannique dont ils chantent l’hymne et agitent les drapeaux. Ils oublient en cela que, sous cet empire, la torture et les arrestations arbitraires étaient monnaie courante et que, si Hong Kong était toujours une colonie du Royaume-Uni, il y a belle lurette qu’une répression brutale aurait mis un terme à la contestation.

Ce qui m’étonne, c’est cette obsession des pouvoirs en place d’interdire le masque dans les manifestations. Je sais bien qu’il existe des logiciels de reconnaissance faciale et que les foules qui manifestent – même les plus pacifiques – sont systématiquement scannées par les caméras numériques des forces de l’ordre. Je sais bien que nous sommes constamment fichés, et pas seulement par le fisc ou les services sociaux. Je sais bien que la foi aveugle envers les nouvelles technologies est ce qui est le plus liberticide. Mais tout de même… Interdire des masques dans des foules? 

Cela avait été une intimidation de plus instaurée par le gouvernement libéral lors du printemps érable, laquelle avait incité davantage de gens à se couvrir le visage. Ce n’était pas par plaisir, croyez-le bien, car ce genre de déguisement devient rapidement inconfortable et, au bout de la demi-heure, totalement insupportable. Cela me porte à croire que les caméras de la répression ont un petit côté caractériel qui ne peut souffrir d’attendre.

Et puis, s’il est si lâche et couard de porter un masque lors d’une manifestation, pourquoi les flics n’ont-ils pas le courage d’ôter le leur?


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