dimanche 17 septembre 2017

Identité, quand tu nous tiens



J'aime plus ou moins le terme pudibond qu'utilisent les médias afin de décrire le rassemblement La Meute. En effet, on ne parle jamais à son propos de groupe réactionnaire ni d'organisation d'extrême droite. Même les médias, qui sont toujours sur le dos des gens ou partis qui défendent les intérêts du Québec, évitent d'accabler La Meute dans leurs comptes rendus. Plutôt que d'appeler le proverbial chat par son nom, on préfère la décrire comme un «groupe identitaire».

Faut-il souligner le fait que l'expression ne veut rien dire en soi, car au fond quel regroupement, politique ou autre, n'est pas relatif à une identité donnée? Mais le néologisme étant lancé, on sait qu'il n'y a plus moyen de le rattraper. Désormais, appert-il, «identitaire» voudra dire fasciste.

En tout cas, il n'est guère difficile d'identifier ce à quoi rime La Meute. Il n'y a qu'à contempler la photo ci-dessus, laquelle n'a été retouchée en aucune façon. Je sais bien qu'il ne faut jamais se fier aux apparences, mais elles fournissent tout de même des pistes de lecture. Et quand je regarde une telle brochette de «mon-oncles» bedonnants, grisonnants et renfrognés, il me semble qu'il y a là quantité de gens qui ne sont pas contents de la vie qu'ils mènent. Le tout est de savoir sur le dos de qui ils vont faire passer leurs frustrations. Et comme si la morosité ne suffisait pas dans l'image, encore faut-il qu'elle se déploie sous les couleurs du bon, gros, vieux torchon rouge!

En guise de prix de consolation, au moins pouvons-nous constater que – pour une fois – la division s'est installée au sein de l'extrême droite. Ça nous change un peu des caractéristiques identitaires usuelles.

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