Noyer le poison

Alors, là, les Japonais ne sont pas contents! Et ils ont bien raison!

Ils dénoncent avec véhémence l'attitude de Pékin à leur endroit. En effet, on pense que du harcèlement téléphonique visant des entreprises nippones provient actuellement de Chine. En outre, des pierres auraient été lancées contre l'ambassade japonaise et contre certaines écoles. Bref, à les en croire, on est à deux doigts d'ignobles actes terroristes.

Ah! si c'étaient des Japonais qui étaient en Chine, on ne verrait pas de telles choses!

Que reproche-t-on aux Japonais? Mais trois fois rien! Tout a commencé jeudi dernier quand Tokyo a décidé de lâcher dans la nature les eaux contaminées au tritium radioactif – un inoffensif poison –  en provenance de la centrale nucléaire de Fukushima. Vous savez, celle qui a été victime d'un léger accident beaucoup moins grave que celui de Tchernobyl.

Depuis, la Chine a lancé un boycottage des importations de produits de la mer venant du Japon et projette sans doute d'autres mesures, malgré que les Stazunis et l'Agence internationale de l'énergie atomique aient assuré que le rejet n'aurait aucun impact sur l'environnement; pas plus que sur la santé humaine, d'ailleurs.

Bref, comme toujours, les Chinois sont à côté de la plaque dans cette histoire et leur inquiétude est tout à fait irrationnelle. Je vous prends à témoin. Si les Yankees décidaient de répandre du matériel radioactif dans votre arrière-cour en vous assurant que cela est sans danger, vous les croiriez, n'est-ce pas? Eh ben, voilà!

D'un autre côté, la réponse de Tokyo, invoquant sans équivoque des actes anti-japonais, semble éluder le fond de la question. On dirait qu'ils tentent de noyer le poison… Pardon: le poisson.