Anne au Mali
Anne fait partie de l’organisation Médecins sans frontières. Toujours sensible au sort de l’humanité, idéaliste à l’extrême, elle a décidé de se vouer au bien-être de ses semblables, quitte à sacrifier sa propre existence pour y parvenir. Ayant passé près de trente ans dans de nombreux pays en voie de développement, elle a acquis une expérience unique. Si ses supérieurs aimeraient qu’elle accepte un poste de coordinatrice à Montréal, elle-même ne se sent pas prête encore à abandonner ses frères humains qui ont toujours autant besoin d’elle. Femme dans la cinquantaine, elle hésite tout de même avant d’accepter le nouveau poste qui s’est ouvert dans un camp à quelques centaines de kilomètres au nord de Tombouctou. Elle est assiégée par les doutes de l’âge alors qu’elle ressent durement le vide qu’ont laissé en elle les joies de l’existence qu’elle n’a jamais connues. Si sa famille compte des milliers de personnes dans le monde, dont plusieurs qu’elle a arrachés à la mort, il lui manque maintenant la douceur d’un foyer et ces petits riens qui font que l’existence prend tout son sens auprès de ses proches. Jugeant désormais qu’il est trop tard pour rattraper le temps perdu, elle accepte le poste davantage par dépit que par véritable dévotion. Désormais coupée du sentiment de plénitude que lui apportait son existence, elle éprouve l’étrange sensation, alors qu’elle arrive au Mali, de se trouver dans une espèce de no man’s land entre la vie qui ne lui convient plus et celle qu’elle n’a jamais eue. Agnostique, elle apprend, juste avant son arrivée que le camp où elle va travailler est en fait une mission de pères blancs en pleine déliquescence où les responsables, tous trop âgés, ne suffisent plus à la tâche. Ennuyée davantage par le côté religieux que par la perspective d’un travail harassant, Anne anticipe des problèmes avec les autorités civiles et ecclésiastiques. En effet, le conflit des idées est presque immédiat entre le père Sébastien, le responsable de la mission, et cette femme aux idées anticonformistes qu’il traite avec un paternalisme évident. Insensiblement, pourtant, Anne prend de plus en plus d’importance au sein de la mission, allant jusqu’à mettre sur pied un programme d’éducation sur la contraception pour les femmes de la région. Entre-temps, Anne recueille une jeune fille atteinte par la gangrène. Elle parvient à lui sauver la jambe et, alors que la plupart retournent dans leur village, celle-ci reste à ses côtés, commençant même, après l’école, à rendre de menus services tant à la maison que dans l’infirmerie. Mais c’est surtout la présence de Joseph, un agronome malien d’une trentaine d’années, qui amène Anne à penser que ses rêves d’une vie amoureuse et familiale ne sont peut-être pas perdus à jamais.
– Hélène Poiré-Labelle – 510 p. – 1989 – Prix spécial des Amériques de la World Help Organisation, organisme pour lequel l’auteure s’est dévouée pendant de nombreuses années, ce roman constitue un vibrant message d’espoir pour tous les écorchés de l’âme et les désillusionnés de la vie.
1 commentaire:
Quelle bonne idée que ces résumés des romans de la maison Crobard ;-) Je les lis avec plaisir. Et que dire des jolis jeux de mots des titres. Bravo M. Skannen et au plaisir!
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