mercredi 30 mars 2016

Ç'te fan Stéphane



Décidément, il n'y a que lorsqu'il cassait du séparatiss que Stéphane Dion n'avait pas des allures de grand dadais. À l'époque où il était ministre des Affaires intergouvernementales sous le brillant et disert Jean Chrétien, il ne manquait jamais une occasion de distiller son fiel acide aux dépens des souverainistes québécois qu'il traitait avec une morgue n'ayant d'égale que la hauteur de son mépris à leur endroit. Toujours en contrôle, rien ne semblait l'ébranler et il restait imperméable à toutes les attaques, ne laissant à ses adversaires pas la moindre contradiction dans son discours, pas le plus petit interstice par lequel il eût pu être possible de le prendre en défaut.

Et puis, patatras!, la catastrophe: il est devenu chef du Parti libéral du CAnada (PLiC) et, tout de suite, il a été propulsé à son niveau d'incompétence. Immédiatement, il s'est mis à bredouiller des réponses évasives et déjantées sous le feu des projecteurs des journalistes. Il s'est mis à emmêler ses pinceaux à répétition pratiquement chaque fois qu'on lui posait des questions ou qu'on répondait aux siennes en Chambre. Il s'est mis à échafauder des projets fantasques, comme la taxe sur le carbone. lesquels – dans le meilleur des cas – ont achevé de le ridiculiser.

Mais, à titre d'ancien chef, il s'est avéré impossible pour Ti-PET de ne pas lui confier un portefeuille, après les dernières élections. Lequel présentait le moindre risque, maintenant que le ridicule semblait lui coller aux basques comme une teigne? Quelqu'un, quelque part, a pensé – on ne sait pourquoi – que, aux Affaires étrangères, il ne pourrait faire trop de dégâts.

Erreur!

Bon, on aura sans doute cru qu'il serait étroitement encadré par la politique étrangère du CAnada telle que décidée à Torontow et que, finalement, il ne serait appelé qu'à la défendre avec sa verve d'intello déconnecté qui est habituellement la sienne.

Eh bien, on a eu tort.

La vente de blindés cAnadiens – oui, le CAnada est un marchand d'armes; je parie que vous ne le saviez pas – à l'Arabie saoudite a fait réagir les observateurs politiques à Tawa. Depuis, compte tenu du fait que le royaume proche-oriental ne respecte pas les plus élémentaires droits humains, qu'il se livre présentement à une guerre illégale au Yémen, qu'il finance et équipe Daech entre autres groupes terroristes, certains esprits un peu moins complaisants se sont récriés devant cette vente.

Je crois que le terme en anglais est damage control. C'est ce que le gouvernement cAnadien a dû faire dans ce dossier. Pas de chance, la corvée est tombée dans le giron de ç'te flandrin Dion. Ce dernier en a trouvé une bonne pour ne rien dire et faire semblant de se laver les mains de toute l'affaire et a déclaré que son ministère entendait suivre dans cette histoire la doctrine de la «conviction responsable».

Qu'est-ce que ça veut dire? Personne ne le sait, sinon le plus grand fan encore vivant de Stéphane Dion: Stéphane Dion.

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