jeudi 11 août 2016
Déguise-tature
La Thaïlande ploie depuis des années sous le joug des militaires. On se souviendra que le pays, ayant longtemps opposé forces progressistes et partisans de la monarchie, a fini sous la coupe des généraux.
En 1932, la Thaïlande avait connu une révolution qui avait instauré un système démocratique. Depuis, une vingtaine de coups d'État ont eu lieu, entrecoupés de timides retour vers la normalité. Le tout, bien entendu, ayant pour trame de fond de profondes déchirures à la fois ethniques, religieuses et géographiques, qui donnent évidemment tous les prétextes à l'armée pour prendre le pouvoir quand bon lui semble.
Sauf que, devant l'opprobre international et les pressions qui en découlent, les généraux n'ont d'autre choix, épisodiquement, que de ramener une forme ou une autre de régime démocratique. Aujourd'hui, ce fut par la voie d'un référendum que les militaires ont imposé au pays une nouvelle constitution, en se gardant évidemment l'essentiel du pouvoir pour eux-mêmes, ce qui leur a valu, de la part de l'opposition, des critiques soutenues.
Certes, des élections auront lieu afin que la population puisse choisir un corps législatif. Ce qu'on dit moins, c'est que ce parlement sera chapeauté par un sénat, lequel ne sera pas élu, mais choisi par le pouvoir militaire.
On imagine en effet la réticence de l'opposition devant un tel arrangement. Qu'en est-il véritablement de l'esprit démocratique d'un système politique hérité d'une occupation militaire – domestique ou autre – où l'une des assemblées législatives est nommée et non élue?
Ce n'est jamais qu'une forme d'autoritarisme déguisé.
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