dimanche 6 août 2023

Pros et fans

 



Ah! c'est très bien, cette résolution! Le seul problème consiste à savoir ce qu'est une profanation. 


Déjà, à mon humble avis, la notion de «livre saint» demeure un peu floue. En effet, il appert que cette distinction demeure incroyablement subjective. Car, enfin, sur quelle base repose l'attribution de sainteté d'un livre? 


Prenons par exemple le Nouveau Testament, quand on sait à quel point les débats ont été enflammés quant à savoir quels documents devaient en faire partie, force est de se rendre compte que, au fond, les évangiles apocryphes auraient aussi bien pu faire partie du canon. Au final, ce n'est qu'un rapport de force ecclésiastique qui a attribué, plus ou moins arbitrairement, la qualité de sainteté à certains feuillets et non à d'autres.


Et puis, j'y reviens, qu'est-ce qu'une profanation? Certes, brûler un livre peut paraître comme irrespectueux, mais lors des sacrifices consentis aux dieux, dans le cadre des religions anciennes, le fait de poser une carcasse d'animal sur un bûcher était considéré comme une forme de piété. Songez un peu à ce qui est arrivé à Ulysse, lorsqu'il a refusé de sacrifier aux dieux. Donc, tout ne dépend pas seulement du geste, mais également de l'intention.


Par exemple, si je viens à manquer de journal pour la cage du canari, et afin de préserver la santé de l'animal, le fait d'étaler des pages de l'Évangile serait-ce une profanation? Il s'agit simplement de prendre soin d'une créature du bon dieu.


Ou, s'il s'agit de rendre grâce avant le repas en toute sérénité, est-ce une profanation que de coincer une partie des Védas sous la patte de la table? Ou d'emballer une toupie de Hanoucca dans des pages de la Tanakh?


Par contre, se servir du Coran comme livre de chevet afin de profiter de cette lecture pour trouver plus rapidement le sommeil, ça, c'est une profanation.

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