Pendant plus d'un an, le Brésil avait été secoué par une crise politique d'importance. La présidente de l'époque, Mme Dilma Vana Rousseff, championne de la gauche, s'était retrouvée sur la sellette à cause d'une affaire de corruption. L'opposition de droite s'était alors déchaînée, plaçant à sa tête le vice-président Michel Terner– on n'est trahi que par les siens – et lançant dans les rues des hordes de manifestants réclamant la démission de Mme Rousseff. Finalement, en août 2016, elle fut chassée de la présidence à la suite d'une résolution de destitution votée par le Sénat.
La paix s'est-elle abattue sur le Brésil pour autant? Pas vraiment, car l'arrivée au pouvoir de M. Terner a signifié la prise de contrôle par la droite qui s'est mise en frais de saper le filet social, déjà pas très solide, ce qui a depuis fait réagir la population. Cette fois, ce sont les forces de gauche qui ont pris d'assaut les rues pour protester contre les atteintes au droit du travail et aux retraites que le nouveau président met de l'avant. Les choses en sont rendues au point où M. Terner envisage de faire donner l'armée contre les manifestations, lesquelles risquent fort de le déborder.
Dilma Vana Rousseff |
On peut se demander, finalement, si c'était une si bonne idée de destituer Mme Rousseff, puisqu'on en est venu ainsi à une grave confrontation sociale. Évidemment, certains – qui n'auront pas tort, loin de là – feront remarquer que les affaires de corruption ne sont pas anodines et qu'elles constituent une épine dans le flanc de toute société qui se respecte. Mais je trouve plus grave, personnellement, de remettre en question les acquis sociaux dans un pays émergent où les disparités socioéconomiques sont énormes. Je laisse au lecteur le soin de trancher quant à savoir lequel des deux est pire.
Ah oui, j'oubliais de mentionner: Michel Terner fait présentement face à des accusations de corruption et de collusion…
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