mardi 15 décembre 2015

Renaud, pas de chance

Renaud Lachance siégeait sur la Commission Charbonneau enquêtant sur les allégations de corruption dans l'industrie de la construction. De telles allégations avaient empoisonné les derniers temps au pouvoir du Parti libéral du Québec (PLiQ). Au point que le premier ministre d'alors – un certain John James Charest, s'il m'en souvient correctement – avait dû, à son corps défendant (et quel corps!), mettre sur pied ladite Commission.

On sait que, depuis, le rapport qui fut déposé avait démontré le désaccord des commissaires, l'un d'eux n'ayant vu, lors du défilé des témoins, aucune admission de culpabilité. Curieux enquêteur qui s'attend à ce que d'éventuels coupables passent spontanément aux aveux. Cela faisait effectivement de lui un vérificateur général tout trouvé pour le PLiQ…

Sauf que, avec son arrivée au pouvoir, Philippe Couillard (le nom est marrant), le nouveau premier ministre, toujours aussi libéral, croyait bien que la Commission Charbonneau allait être de l'histoire ancienne. À plus forte raison maintenant que l'un des commissaires se qualifiant lui-même d'«apolitique», surtout quand il vole au secours du parti au pouvoir, n'avait remarqué aucune collusion entre les entrepreneurs et les politiques. Or, les conclusions du commissaire dissident sont tellement tirées par les cheveux que toute l'affaire menace de déraper à nouveau pour le PLiQ.

Comme d'habitude, à ce stade-ci, on parle de chasse aux sorcières aux dépens du principal intéressé qu'on cherche à faire passer pour une victime dont la réputation est menacée par des insinuations mensongères.

C'est drôle, quand même, c'est exactement comme ça que les libéraux avaient réagi lorsque les premières voix ont fusé afin qu'ils nommassent une commission d'enquête.



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