Cargo
« Cargo », dans le langage de la flotte stellaire, désigne un véhicule de transport destiné à apporter d’un système solaire à l’autre les matières premières et les produits finis respectivement extraits et consommés par les colonies planétaires. Doté d’un équipage d’environ une vingtaine de personnes, un cargo prend un laps de temps équivalent à une année terrestre, généralement, pour compléter un circuit, c’est-à-dire un voyage aller et retour. Rigel est un cargo de ligne qui compte plusieurs années de service à son actif, ayant été nombre de fois mis à niveau. Comme il s’agit d’un vaisseau de type L-4, l’un des meilleurs modèles jamais créés, il est demeuré en service au-delà de la limite habituelle. Pour son ultime voyage, un nouveau commandant a été choisi, le capitaine Burke. Celui-ci, à l’image de son nouveau vaisseau, est au bord de la retraite et, en coulisse, on se demande en plaisantant si les deux parviendront à destination. Apparemment déçu de son assignation, Burke commence le voyage en dirigeant l’équipage d’une main de fer en appliquant à la lettre les règlements en vigueur. Les vingt-deux hommes et femmes de l’équipage ne tardent pas à manifester une certaine grogne contre l’attitude intransigeante de leur chef. Même les officiers de bord tentent de minimiser les décisions de Burke qui n’exige rien de moins que la perfection dans le service. À mi-chemin du voyage, les appareils du bord détectent une activité anormale au sein d’une des étoiles voisines, caractéristique des premiers soubresauts devant mener à l’explosion d’une supernova. L’explosion perturbera tout le secteur où se trouve Rigel, mettant même en péril le vaisseau. Les officiers sont unanimes quant à modifier la route, quitte à étirer le voyage de quelques mois. Burke, cependant, pressé de terminer cette mission qui lui pèse au plus haut point, considère que le vaisseau dispose d’assez de temps pour franchir la zone dangereuse. Après examen de l’équipage, il appert que la santé cardiaque du capitaine ne lui permettrait pas de soutenir l’accélération nécessaire afin de s’éloigner à distance prudente du phénomène astronomique. D’un commun accord, l’équipage, de nuit, tente de forcer la cabine du capitaine afin de lui retirer son commandement et de l’empêcher de commettre ce qui semble être un suicide. Cependant, Burke déjoue leur plan et, enfermé sur la passerelle, force la vitesse de Rigel. Lorsque l’équipage réussit à percer la cloison, il trouve Burke mort dans le siège du pilote : son coeur n’a pas tenu le coup. En toute innocence, l’équipage mène le vaisseau à bon port au bout de plusieurs semaines. Les autorités de la colonie, en prenant connaissance du journal de bord automatisé, arrêtent tout l’équipage qui est condamné à mort pour mutinerie.
– Richard Delanney – 424 p. – 1989 – Roman dont les accents gardent une universalité poignante. Véritable étude sur la portée du concept de loyauté, l’oeuvre a reçu les éloges autant des amateurs de science-fiction que des cercles littéraires conventionnels. Au-delà du genre, ce sont tous les lecteurs qui seront séduits par une plume solide et noble.
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