Il ne manque pas de forts en gueule au CAnada. Sans doute le plus tonitruant est-il le fameux Don Cherry. Joueur au talent moyen et par la suite entraîneur aux capacités idoines, il avait fini par s’illustrer véritablement en tant que commentateur de hockey.
Et quel commentateur! On ne se souvient pas qu’il eût fait preuve de restriction quant à la nature de ses propos. Il était grand amateur de jeu brutal, restait peu enclin à apprécier les athlètes autres qu’anglophones d’origine et s’avérait capable des opinions les plus mal avisées qui soient. Au fil des quatre décennies où il a sévi en ondes, il n’a pas manqué de provoquer des réactions rarement favorables.
Comme il était un incontournable au CAnada, personne – jamais – n’avait eu l’idée de le rappeler à l’ordre; et encore moins de le sanctionner pour ses propos déplacés. Mais en 40 ans, les choses changent; pas Don.
Dernièrement, il s’est fait aller la glotte une fois de trop en estimant, en direct, que trop peu de gens, dans la région de Toronto, portaient le fameux coquelicot, symbole de la participation du CAnada dans les guerres des Britanniques. Intarissable comme à son habitude, Don a fait remarquer que les immigrants «pourraient bien payer 2$ pour un coquelicot», sous-entendant qu’ils devraient faire un effort pour afficher de la reconnaissance envers leur pays d’adoption.
C’est finalement cette dernière sortie qui est venue à bout de l’énergumène. Son employeur Sportsnet a informé, par voie de communiqué, que M. Cherry avait été congédié pour ses propos qui ne reflétaient pas les valeurs du réseau.
L’ironie de la chose, c’est que Don reprochait aux Torontois leur manque d’égard à l’endroit du jour du souvenir, le 11 novembre. Et c’est justement ce jour-là qu’il se fait mettre à la porte; pauvre chéri…
Enfin une bonne raison de souligner le 11 novembre. Je crois que je vais m’acheter un coquelicot, moi.
L’an prochain.
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