Il paraît que Pierre Reid, le directeur général des élections du Québec, comme beaucoup de ses collègues partout dans le monde, s’inquiète des taux de participation aux élections. De faibles qu’ils étaient, ils menacent de devenir anémiques lors des prochains scrutins municipaux.
Bien entendu, les commentateurs s’en donnent à cœur joie pour critiquer le manque de conscience politique de la population, son indifférence face à la chose publique ou sa désaffection générale.
Personne n’ose aborder le sujet sous un autre angle, car l’explication, alors, remettrait en question l’état présent de la culture politique et constituerait une condamnation implacable des orientations actuelles. Tout simplement, l’électeur moyen s’est lassé de voter pour des gens qui ne répondent pas à ses aspirations.
Voilà des années que, contraint de «voter stratégique», de «voter raisonnable», de «choisir le moins pire», cet électeur constate que, au final, il ne vote jamais pour lui-même. Dans les faits, les candidats qui se présentent – lorsqu’il ne s’agit pas de zigotos qui ne sont là que pour le spectacle – adoptent des prises de position qui se retrouvent toutes dans le même coin de l’éventail politique; c’est-à-dire en bas, à droite.
Comment s’étonner, dans de telles conditions, que chaque nouvelle trâlée d’élus, au municipal, au provincial ou au fédéral, accouchent toujours des mêmes politiques? Pis, par appuyer celles qu’ils avaient tant décriées depuis les bancs de l’opposition?
Or que reste-t-il à l’électeur moyen qui aspire seulement à la fin du conformisme aveugle en politique? Tout simplement, le jour du vote, il reste chez lui.
Au moins, comme ça, il lui reste la satisfaction de ne pas user ses semelles inutilement.
dimanche 15 octobre 2017
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