jeudi 23 mars 2017

Potter à terre



Dans le sillage de l'incroyable bavure sur l'autoroute 13 lors de la dernière tempête de neige, un commentateur politique et professeur à l'université Mac-Gill avait déclenché une controverse. En effet, Andrew Potter, ce célèbre et grand intellectuel cAnadien que le monde nous envie et dont j'ai entendu parler pour la première fois à cette occasion, en avait ajouté une énième couche dans le courant bien connu du Quebec bashing auquel on est tellement habitué que la carapace des Québécois commence à durcir et que ce genre de déballage non fondé perd sérieusement de son efficacité de suppression.

Dans ce dernier cas, M. Potter avait expliqué, dans un article publié par la revue Maclean's,  que le cafouillage de l'A13 était dû à «l'absence de solidarité» inhérente à la société québécoise qui serait «pathologiquement aliénée». Tout d'abord, il faudrait demander: «Aliénée par qui?» Et de ce fait, comme le pays auquel appartient prétendument le Québec ne lui montra jamais le moindre signe de solidarité, on pourrait facilement rétorquer qu'il a appris dans le giron des meilleurs.

Mais la véritable surprise de toute l'affaire, c'est que, le lendemain de la publication de son article et devant les protestations que cela a déclenchées, M. Potter s'est rétracté et a même présenté des excuses, expliquant que son texte allait «au-delà de ce qui est justifié par les faits ou par mes propres convictions». C'est évidemment à cela qu'on reconnaît la supériorité des intellectuels canadiens-anglais en ceci qu'ils peuvent écrire n'importe quoi, particulièrement si cela dépasse totalement leur pensée.

Les francophones ont de quoi être envieux!

Mais ce n'est pas tout. Aujourd'hui – coup de théâtre – M. Potter annonce qu'il remet sa démission du poste de directeur de l'Institut d'études cAnadiennes de Mac-Gill. Que le lecteur se rassure, toutefois, M. Potter restera en poste en tant que professeur au sein de la vénérable institution et poursuivra ainsi l'excellent travail qui a toujours émaillé son éblouissante carrière.

Bref, cette histoire  aura connu une conclusion plus surprenante que ses prolégomènes. En effet, ce n'est pas tous les jours que l'on voit un tartuffe terrassé.

C'est curieux; je me sens moins aliéné tout d'un coup.

Mais pas plus solidaire du CAnada...

1 commentaire:

Chose a dit…

Pour être juste, il faudrait pouvoir lire son texte original et pas seulement la version révisée par le Maclean’s. Je dis ça comme ça.