Il n’y a certainement aucun lien entre les deux événements.
Ce ne serait pas imaginable qu’il y en ait un, d’ailleurs, aussi je me demande
bien pourquoi la pensée m’a traversé l’esprit. Mais bon, peut-être que
l’oxygène se faisait rare dans mon quartier, ou alors ma sensibilité à la
mesquinerie humaine aura connu un pic l’autre matin en lisant mon journal.
Bref, j’ai tiqué.
Parmi les protagonistes du printemps 2012, j’ai en mémoire notre chère matricule 728 qui s’est avérée être une fidèle porte-parole de nos héros en costume «bleu marin» qui se sont bravement portés à la défense de la liberté et de la démocratie libérales avec leurs seules poitrines pour arme. Ça et les matraques, boucliers, casques, tasers, poivre de Cayenne, grenades assourdissantes, balles de plastique, menottes et même jeeps fonçant dans la foule.
C’est l’exquise matricule 728 qui m’y a fait penser avec sa
colorée répartie au sujet des «ostsi de gratteux de guitare, de mangeux de
marde, de…, de carrés rouges, là».
Carré rouge…
Pour ceux qui n’habitent pas Morial, sachez que, en ce
moment, la police s’est lancée dans une campagne de chasse aux cyclistes
délinquants, généralement des jeunes, poussant la conscience professionnelle jusqu’à imposer des amendes
salées simplement parce que quelqu’un aurait commis l’infraction de rouler sur
son deux-roues sans tout un arsenal de réflecteurs. Il s’agit, on l’admettra,
d’une initiative assez inhabituelle.
En fait, c’est du jamais-vu.
Je n’ai pu m’empêcher de penser que, l’an passé, ils ont
fait la guerre à ceux qui portaient des carrés rouges; cette année, ils font la
guerre à ceux qui n’en ont pas.
Curieusement, ce sont en majorité les mêmes personnes.
Mais c’est un hasard.
Pas du tout de la mesquinerie.
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