mercredi 29 novembre 2017

Le poisson du crocodile



La scène était extrêmement touchante, à la chambre des communes, l’équivalent du parlement à Tawa. Le fils de Pierre Elliott Trudeau en a mis plusieurs couches lorsqu’il a présenté des excuses à la communauté LGBTQ2. (Étant donné que, chaque fois qu’on lit le sigle, un nouveau caractère s’est ajouté, il est désormais plus simple de définir ce groupe comme étant les personnes non strictement hétérosexuelles [PNSH].)

Le discours était empreint d’une si grande solennité que le principal intéressé a même versé des larmes tandis qu’il débitait son texte, lui qui peut parler des exactions de ses alliés avec le sourire. Quel grand sensible, quand même!

Quant au discours à proprement parler, pas moins de 12 fois, le fils de Pierre Elliott Trudeau a-t-il prononcé le mot «sorry» et, afin de montrer qu’il regrettait plus que sincèrement la gravité des actes qui avaient été portés aux dépens de la communauté PNSH, il a même proféré un «désolé». Alors, on a tout de suite compris à quel point c’était grave s’il devait, en plus, s’exprimer en français.

Entre autres manquements, le premier ministre cAnadien a mentionné que la fonction publique, l’armée et la Gendarmerie royale avaient «espionné leurs propres membres». C’était effectivement répréhensible. Est-ce à dire, alors, que le gouvernement fédéral va maintenant présenter des excuses aux souverainistes et aux syndicalistes, bref à tous ceux qu’il a espionnés dans le passé et encore aujourd’hui?

Mais les excuses ne resteront pas lettre morte. Bien au contraire, le gouvernement entend compenser financièrement la communauté PNSH en réparation des dommages subis. C’est une très bonne chose et fort honnête de sa part. Est-ce à dire que les peuples autochtones pourront eux aussi profiter de ces dispositions si probes?

Au vrai, il faut dire que ce genre d’«excuses» ne change strictement rien à la mainmise politique, socioéconomique ou ethnique du fédéralisme cAnadien. Bref, il ne coûte pas grand-chose de noyer le poisson dans des larmes de crocodile.

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