Il est désormais convenu d'appeler le dossier l'«affaire Lagacé». Il s'agit d'une rocambolesque histoire d'espionnage par téléphone interposé où la police de Morial a obtenu d'une juge de paix plus que complaisante la permission de surveiller les communications sans fil d'un journaliste de La Presse.
Je n'ai pu m'empêcher d'exprimer mon incrédulité de prime abord. Un journaliste de La Presse? La La Presse de Power Corporation qui est si pointilleuse quant aux opinions de son personnel? Qu'est-ce que ce journaliste avait bien pu faire de si répréhensible pour mériter ce traitement des plus cavaliers?
Ensuite, à mon plus grand désarroi, j'ai appris que le journaliste [sic] en question n'était nul autre que Patrick Lagacé, ce bien-pensant de l'équipe rédactionnelle – même pas un journaliste d'enquête, notez bien –, tout au plus un commentateur, déployant des efforts autant méritoires que démesurés afin de paraître éclairé.
Que diable la police allait-elle faire dans ce cellulaire?
En fait, apprend-on aujourd'hui, elle n'en voulait pas du tout à M. Lagacé, dont – j'en suis sûr – elle reconnaît les nombreux mérites épistolaires qui contribuent à garder les insoumis, les contestataires, les revendicateurs, les carrés rouges, les «gratteux de guitare» et autres «mangeux de marde» à leur place. Elle cherchait à connaître l'identité d'une source qui communiquait à M. Lagacé des renseignements liés aux activités policières.
Et justement, s'il n'y avait rien, dans ce téléphone? Ne serait-ce pas là la pire condamnation relative aux activités policières?
On aurait raison, alors, à faire l'agacé.
mercredi 2 novembre 2016
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