vendredi 15 juillet 2022

Catalogue

 


La ville de l’aval


Paul et Monica, jeunes mariés, forment un couple promis à un brillant avenir. Il est médecin et rêve d’ouvrir son propre cabinet dans la capitale. Elle est avocate et s’ennuie profondément dans l’étude où elle travaille. Paul apprend d’une vague connaissance qu’une ville de province, petite mais cossue, se cherche un médecin pour remplacer celui qui vient de prendre sa retraite. Il fait parvenir un dossier aux autorités médicales de l’endroit afin de poser sa candidature. Sa démarche, bien que ne suscitant pas l’enthousiasme de Monica, reste lettre morte pendant quelques semaines, jusqu’à ce qu’on le convoque pour une entrevue. Entre-temps, Monica a décidé de quitter son étude et est à la recherche d’un autre poste. Lors de leur visite dans la petite ville, on propose ni plus ni moins qu’un pont d’or au jeune couple. Éblouis, ils acceptent l’un et l’autre. Alors que Paul aura son propre cabinet entièrement équipé, Monica se voit offrir un poste de conseillère juridique auprès de monsieur Victor, le maire de l’endroit et aussi son propriétaire virtuel, possédant à lui seul les trois usines, une bonne part des commerces et la presque totalité des dettes des habitants de la ville. Après quelques semaines de pratique, Paul commence à déchanter. Il remarque que quantité de personnes qui viennent en consultation sont des employés des usines ayant souffert soit d’un accident ou de conditions de travail insalubres. Malgré l’enthousiasme de Monica pour son nouveau travail, il finit par faire part à sa femme des doutes qui l’assaillent quant à Victor qui, entre-temps, est devenu un ami du couple, à la fois omniprésent et indiscret. Monica goûte assez peu l’attitude critique de Paul envers monsieur Victor jusqu’à ce que, un soir, les deux hommes en viennent à se chamailler et que Monica prenne pratiquement fait et cause pour son patron. Un froid persistant s’installe entre les jeunes gens. À l’occasion d’une grève particulièrement dure où la police en vient à faire feu sur les manifestants, Paul est grièvement blessé. Aussitôt l’affaire prend l’avant-plan des actualités, et des procédures en justice sont intentées contre les autorités. Monsieur Victor se retrouve sur la sellette à titre de maire ; il ne fait aucun doute que les ordres ont été donnés par son bureau. Le procès qui s’ouvre alors s’embourbe dans un fatras de détails tracassiers afin de déterminer si l’ordre a bien émané de monsieur Victor ou s’il est le fait d’un de ses subordonnés. Monica, en tant qu’avocate, se retrouve au premier rang pour défendre son patron. Le contre-interrogatoire qui s’engage avec Paul à la barre des témoins établit un échange tendu et savoureux, tout émaillé de sous-entendus à la fois nostalgiques et acerbes.


 – Charles Lathan – 320 p. – 1992 – Ce n’est pas tant le procès d’une société qui est mis en scène ici, mais plutôt celui d’une manière de penser. Et, au bout du compte, c’est au sein de la cellule familiale qu’il faut chercher les causes profondes des dysfonctions contemporaines, dixit l’auteur. Quoi qu’il en soit, il n’en demeure pas moins que nous en sommes tous les complices tacites.


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