vendredi 18 février 2022

Catalogue

 

Les Français de France, c’est mes Français préférés


Suite d’événements cocasses où un étranger, francophone de naissance, arrive en France pour la première fois. Uniquement familiarisé avec les mentalités de l’Hexagone par le biais du cinéma et de la littérature, son périple se transforme très tôt en un chapelet de chocs culturels qui le laissent à la fois interloqué et incompris. Dès son arrivée en territoire français, il est immédiatement confronté aux mentalités si typiques du pays. Il se retrouve au centre d’une querelle entre un douanier, un policier et un militaire chargé de la surveillance de l’aéroport. Finalement interpellé, fouillé, interrogé, il garde un souvenir amer de la capitale. Incapable de se faire comprendre par le propriétaire de son hôtel à cause de son accent marqué, il doit passer une première nuit sur un banc de la gare en attendant son train. Il a alors tout le loisir de se familiariser avec la faune nocturne et urbaine qui hante souvent les lieux publics de Paris. Une fois arrivé à destination, il est confondu, à sa descente du train, avec un travailleur saisonnier par un propriétaire d’exploitation agricole. Croyant être l’objet d’une invitation amicale, il se retrouve enfermé avec un contingent de manoeuvres dont pratiquement aucun ne parle français. Toujours incapable de se faire comprendre, pas plus que de prouver son identité, s’étant fait voler son passeport, il n’a d’autre choix que de travailler s’il ne veut pas se retrouver à la gendarmerie. Initié progressivement, ses jours de congé, avec la mentalité de la France profonde, il se cache derrière son accent afin de mieux faire connaissance avec l’étrange univers mental des Français européens. Considéré comme un étranger, il n’a d’autre choix que de fréquenter davantage d’autres étrangers comme lui. Il se lie d’amitié avec un livreur beur qui est maltraité par son patron, le boucher du village. Les deux amis rêvent ensemble à leur pays et échangent des anecdotes. Mais la nostalgie n’a qu’un temps, ne dit-on pas. À la fin, excédés par les mauvaises conditions de vie qu’on leur fait subir, les deux hommes volent la camionnette de livraison et partent à l’aventure sur les routes. Ayant pris à leur bord des auto-stoppeuses allemandes, ils leur vendent leur véhicule pour une somme dérisoire et montent vers Paris. Le retour dans la capitale s’avère moins pénible que prévu. Les deux compères se mêlent à la communauté des sans-papiers, ce qui donne lieu à une suite de tableaux décapants sur la situation économique des démunis des grandes métropoles où se mêlent prostituées, petits mafieux et clochards de tout acabit. 


 – Maryse Dondell – 272 p. – 1988 – Fortement critique d’une certaine image que le peuple de France possède à l’étranger, ce roman ne l’est pas moins à l’égard des préjugés, quels qu’ils soient, qui ternissent non seulement la réputation de ceux qu’ils visent, mais également celle de ceux qui les profèrent. Oeuvre de l’amitié et de la solidarité, ce roman, couru en France, a connu un grand succès auprès du lectorat québécois qui en fait un des plus grands succès de librairie de l’histoire de l’édition française en Amérique du Nord.


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